Vivianne Michel, présidente de l’association Femmes autochtones du Québec fait partie de ces<br />descendantes inuit qui dédient leurs vies à la reconnaissance de leur communauté.<br /><br />Elle accuse : la religion catholique nous a fait un lavage de cerveau sur notre façon d’être, notre façon de<br />fonctionner. Quand tu te fais agresser sexuellement pendant 15 ans, tu ressors sans une grande<br />estime de toi.<br />Enterrée, la culture autochtone s’est aussi sentie muette pendant de trop nombreuses années et ça fait longtemps qu’on raconte ce qu’il s’est passé<br />dans les pensionnats, qu’on parle de nos traumatismes et des violences qu’on a vécu mais c’est une histoire qui ne veut pas très coutée. <br /><br />Le Canada constitue aujourd’hui une société civile qui se veut éclectique et multiculturelle mais,<br />d’après Vivianne Michelle, la réalité est toute autre : je ne peux pas croire à <br />la réconciliation parce qu’il n’y a pas eu réparation.<br />Actuellement, le Canada utilise encore des lois discriminatoires à notre égard, d’autant plus envers les femmes. <br />Je ne veux pas idéaliser le gouvernement Trudeau mais il y a eu des avancées sur la question autochtone.<br /><br />Par exemple, on accueille avec honneur la nomination de Mary Simon, (NDLR inuit originaire du Nunavik au nord<br />du Québec) en tant que gouverneure générale du Canada.<br />Pour Edmund Metatawabin, écrivain et chef des Premières Nations de Fort-Albany dans l’est de l’Ontario, cette nomination représente<br />un soulagement: on avait besoin de ça.<br /><br />D’un calme déconcertant, ce survivant de pensionnat explique : il y a eu une interruption dans notre éducation et notre socialisation.<br /><br />L’église catholique a diabolisé nos cérémonies, notre langage, l’apparence du peuple des Premières Nations.<br />L’histoire nous a considéré comme des sauvages.<br /><br />Aujourd’hui, Edmund Metatawabin accuse l’église de ces horreurs et ne veut plus entendre parler de l’institution : après 500 ans,<br />elle n’a pas changé. Elle a tant de choses à cacher, tant d’atrocité. <br /><br />La Conférence des évêques catholiques du Canada a confirmé le 6 juillet dans un communiqué que les délégations<br />autochtones, métisses et inuit rencontreront le pape François du 17 au 20 décembre pour discuter du rôle de l’église catholique dans le système des pensionnats.
